Lecture : Les chats de hasard

Extrait du livre d’Anny DUPEREY « Les chats de hasard »

photo poladroid chat
Les gens qui aiment les chats évitent les rapports de force. Ils répugnent à donner des ordres et craignent ceux qui élèvent la voix, qui osent faire des scandales. Ils rêvent d’un monde tranquille et doux où tous vivraient harmonieusement ensemble. Ils voudraient être ce qu’ils sont sans que personne ne leur reproche rien.

Les gens qui aiment les chats sont habiles à fuir les conflits et se défendent fort mal quand on les agresse. Ils préfèrent se taire, quitte à paraître lâches. Ils ont tendance au repli sur soi, à la dévotion. Ils sont fidèles à des rêves d’enfant qu’ils n’osent dire à personne. Ils n’ont pas du tout peur du silence. Ils ne s’arrangent pas trop mal avec le temps qui passe, leur songe intérieur estompe les repères, arrondit les angles des années.

Les gens qui aiment les chats adorent cette indépendance qu’ils ont, car cela garantit leur propre liberté. Ils ne supportent pas les entraves ni pour eux-mêmes ni pour les autres. Ils ont cet orgueil de vouloir être choisis chaque jour par ceux qui les aiment et qui pourraient partir librement, sans porte fermée, sans laisse, sans marchandage. Et rêvent bien sûr que l’amour aille de soi, sans effort, et qu’on ne les quitte jamais. Ils ne veulent pas obtenir les choses par force et voudraient que tout soit donné.

Les gens qui aiment les chats, avec infiniment de respect et de tendresse, auraient envie d’être aimés de la même manière – Qu’on les trouve beaux et doux, toujours, qu’on les caresse souvent, qu’on les prenne tels qu’ils sont, avec leur paresse, leur égoïsme, et que leur seule présence soit un cadeau.

Dans le doute de pouvoir obtenir un tel cadeau, ils le donnent aux chats. Ainsi cela existe. ça console.

Les gens qui aiment les chats font une confiance parfois excessive à l’intuition. L’instinct prime la réflexion. Ils sont portés vers l’irrationnel, les sciences occultes. Ils mettent au-dessus de tout l’individu et ses dons personnels et sont assez peu enclins à la politique. Les tendances générales, les grands courants, les mouvements d’opinion, les embrasements de foule les laissent aussi circonspects que leur animal devant un plat douteux. Et si leur conviction les pousse à s’engager, une part d’eux-même reste toujours observatrice, prête au repli dans son territoire intime et idéaliste, toujours à la frange, comme leurs compagnons, d’un pacte avec la société et d’un retour vers une vie sauvage dans l’imaginaire.

Les gens qui aiment les chats sont souvent frileux. Ils ont grand besoin d’être consolé. De tout. Ils font semblant d’être adultes et gardent secrètement une envie de ne pas grandir. Ils préservent jalousement leur enfance et s’y réfugient en secret derrière leurs paupières mi-closes, un chat sur les genoux.

– A quoi penses-tu ?
– A rien…
– Tu ne dis rien. Tu es triste ?
– Oh, non !
– Tu es fatigué ?
– Non, je rêve, c’est tout.
Enfin j’ai cru remarquer que les gens qui aiment les chats étaient souvent ainsi…
J’aime les chats.

Je vous conseille la lecture de ce petit livre que j’ai bien apprécié, moi qui ne connaissais pas les talents d’écriture de l’actrice Anny Duperey.

Photographie : Laure Simonin Effet rendu avec Poladroid

Peinture – Usure des pinceaux

Voilà l’état de mes pinceaux après le travail ;o)

gouache

Même si la gouache n’est pas corrosive comme l’acrylique, malgré la bonne qualité de mes pinceaux (martre kolinski) et un bon nettoyage après chaque utilisation, voilà ce qu’il en reste après chaque peinture.

Rachat obligatoire de pinceau à chaque nouvelle peinture ! Parce que sans bon pinceau, la qualité du travail s’en ressent immédiatement. La finesse d’exécution du pelage demande un pinceau aux poils fermes et bien effilés, je ne peux rien faire de bon avec un pinceau qui n’a plus de tenue et qui a perdu la moitié de ses poils.