Peignez, dessinez, il vous en restera toujours quelque chose

Attention, cet article contient certains passages pouvant heurter la sensibilité des accros au petit écran ;o)

Récemment j’ai terminé le livre du psychologue hongrois au nom imprononçable, Mihaly Csikszentmihalyi Mieux vivre : En maîtrisant votre énergie psychique* qui m’a amenée à réfléchir sur la notion de loisirs. Réflexions que j’ai eu envie de vous livrer en substance ici.

Le temps libre et les loisirs font partie de nos plus fortes aspirations actuelles et le fait est qu’on n’a jamais eu autant de temps libre qu’aujourd’hui sauf que bien profiter de ses loisirs est en fait plus difficile qu’on ne le pense et que cela ne va pas toujours de soi.

Il existe en effet deux types de loisirs ayant des effets psychologiques opposés :
les loisirs passifs et les loisirs actifs.

Par loisirs actifs entendez le sport, les activités artistiques, les violons d’ingres et par loisirs passifs, regarder la télévision, lire des romans de gare, écouter de la musique, surfer sur internet…

Alors que les loisirs actifs vont nous procurer de fortes sensations de plaisir et de bonheur, les loisirs passifs eux, ne vont nous apporter qu’un plaisir éphémère beaucoup moins intense et pas totalement satisfaisant.

Paradoxalement, nous allons passer souvent beaucoup plus de temps à nous occuper avec des loisirs passifs qu’avec des loisirs actifs, alors que notre satisfaction et notre bonheur y sont beaucoup moins importants.

La raison qui peut expliquer cette constatation est que les activités génératrices de bien-être (les loisirs actifs donc) nécessitent un investissement personnel de départ qui va demander de l’énergie. Et quand on se sent trop fatigué ou paresseux pour franchir cet obstacle préliminaire, on va se rabattre sur des activités moins épanouissantes mais moins coûteuses en terme d’énergie (c’est-à-dire les loisirs passifs).

Par exemple, lorsque l’on veut faire du sport cela demande de se mettre en tenue, de sortir de chez soi, de braver le froid, de surmonter sa fatigue…, autant de freins à la réalisation de cette activité alors qu’allumer la télé ne demande pas une dépense d’énergie préalable importante et n’exige ni savoir-faire ni concentration.

Cela ne veut pas dire qu’il faille proscrire les loisirs passifs, on a besoin de temps en temps pour se détendre de lire des romans à l’eau de rose ou de se vautrer dans le canapé les yeux dans le vague devant le petit écran. Cela fait aussi du bien. Les loisirs passifs deviennent un problème lorsqu’ils constituent l’unique forme de loisirs.

On peut alors s’inquiéter du danger que constitue la polarisation de nos vies actuelles autour de loisirs dénués de significations.

De même que la qualité d’une vie individuelle dépend dans une large mesure de l’utilisation du temps libre, la qualité d’une société résulte de la manière dont ses membres occupent leurs loisirs.

Heureusement le monde regorge littéralement de choses intéressantes à faire, les seuls obstacles étant le manque d’imagination ou d’énergie. Chacun d’entre nous est capable d’être poète, musicien, inventeur, explorateur, artiste ou  collectionneur.

Chacun d’entre nous peut voir dans son temps libre une occasion d’explorer le savoir et la beauté du monde.

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*Dans son livre, Mihaly Csikszentmihalyi développe sa théorie selon laquelle les individus sont les plus heureux lorsqu’ils sont dans un état de flow (flux), un état de concentration ou d’absorption complète dans une activité.

L’état de flow est un état optimal de motivation intrinsèque, où l’individu est entièrement immergé dans son activité. C’est un sentiment que chacun peut éprouver, caractérisé par une grande impression de liberté, de joie, d’accomplissement et de compétence, et durant laquelle le temps semble disparaître.

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